Hépatinov rassemble cliniciens, chercheurs, enseignants et entrepreneurs pour favoriser l’innovation dans le traitement des maladies du foie.

Le foie est l’organe le plus volumineux du corps humain. Ses fonctions sont vitales et multiples.

  • Le foie détoxifie.
  • Le foie synthétise.
  • Le foie stocke.

La figue et l’oie

L’oie raffole de la figue (lat. ficus) et engraisse. Le foie gras de l’oie (b. lat. ficátum) a progressivement désigné l’organe en général.

Les hépatites

Organe central du corps au point qu’une atteinte à son fonctionnement peut se répercuter sur celui d’autres organes (cœur, reins, cerveau, poumons…), le foie présente la caractéristique de maladies asymptomatiques ou présentant des symptômes difficiles d’interprétation, y compris quand elles sont chroniques (douleur abdominale, fièvre, fatigue, jaunissement de la peau…). Les maladies se développent pendant de nombreuses années et le diagnostic est souvent tardif.

Cependant, le foie présente également la caractéristique unique de pouvoir se régénérer totalement si la maladie ne l’a pas atteint trop sévèrement.

Ainsi, une fois la cause de l’hépatite aiguë éliminée (moins de 6 mois), le foie retrouve un fonctionnement normal.

En revanche, en cas d’hépatite chronique (persistance de plus de 6 mois), le foie peut subir des lésions irréversibles du fait d’une cicatrisation qui génère une fibrose, pouvant évoluer en cirrhose. Une insuffisance subite peut alors se déclencher. Plus de la moitié des cirrhoses sont diagnostiquées à un stade où la vie du patient est en péril. La médiane de survie n’est que de deux ans.

Les causes des maladies du foie peuvent être des virus (250 000 hépatites B et 100 000 hépatites C en France), certains médicaments (paracétamol à doses trop importantes), la consommation de drogue, celle d’alcool ou de sucres en trop grande quantité, une maladie héréditaire (accumulation de cuivre, par ex.) ou encore une vascularisation défaillante.

Les hépatites du style de vie

Alors que les causes virales ou alcooliques des hépatites sont en diminution, la « maladie du foie gras » est en progression spectaculaire et constante depuis quelques décennies. 20% des jeunes adultes (entre 18 et 28 ans) en sont atteints (de 10% en Afrique à 30% en Amérique latine), et dans la plupart des cas, ils l’ignorent (voir ci-dessus).

Les changements du style de vie et notamment des habitudes de consommation ont provoqué une « épidémie » d’obésité qui touche aujourd’hui jusqu’aux enfants.

La stéatose hépatique non alcoolique (ou NASH – Non Alcoholic Hepatic Steatosis) résulte de l’accumulation de gras dans le foie du fait d’une alimentation trop grasse et surtout trop sucrée. Cette accumulation est susceptible d’entraîner une inflammation engendrant la fibrose pouvant évoluer en cirrhose, voire en cancer.

En France, aujourd’hui, 17 % de la population présente un foie trop gras et 300 000 personnes en France ont une fibrose hépatique. Prévenir et guérir la NASH est un enjeu de santé mondial.

Les tumeurs du foie

Les tumeurs bénignes ne sont pas des cancers. Principalement détectées par hasard, elles ne sont le plus souvent pas dangereuses pour la santé.

Le carcinome hépatocellulaire ou hépatocarcinome est le principal type de tumeur maligne primitive du foie (90%). Il tient son nom des hépatocytes, principales cellules composant l’organe. Le plus souvent, il apparaît sur un foie endommagé par une maladie. Son occurrence augmente du fait la progression spectaculaire de la NASH, responsable de fibroses évoluant en cirrhoses et cancers.

Les formes rares affectent les cellules des vaisseaux sanguins comme l’hémangioendothéliome épithélioïde ou des voies biliaires comme le cholangiocarcinome.

Un cancer est primitif s’il s’est développé à partir des cellules du foie. Mais le foie peut également être atteint par des métastases (ou cancer secondaire) formées de cellules cancéreuses détachées d’une tumeur affectant un autre organe. Les traitements sont complètement différents.

Pour en savoir plus sur le foie et ses pathologies, consultez le site du Centre Hépato-Biliaire de l’hôpital Paul-Brousse (AP-HP) , un des plus grands centres européens de traitement des maladies du foie et chef de file d’Hépatinov.

La transplantation hépatique

Elle est le traitement curatif de référence des maladies graves du foie. Ses progrès sont tels que les chances de survie sont près de 90 % à un an. Son essor est dû à l’efficacité amélioré des traitements immunosuppresseurs qui évitent le rejet du greffon.

En 2020, en France, 1 128 greffes de foie ont été réalisées (en baisse de 17% par rapport à l’année précédente du fait de la crise sanitaire) et fin 2020, 15 121 patients portaient un greffon. Le nombre de transplantation est en augmentation constante comme celui des patients inscrits sur la liste d’attente, soit 1 647 candidatsau 1er janvier 2021. Consultez le rapport scientifique annuel de l’Agence de la biomédecine .

Les indications de transplantation hépatique concernent, pour un tiers environ des patients atteints d’un carcinome hépatocellulaire, pour un quart des patients souffrant d’une cirrhose alcoolique, pour 10% des patients atteints de maladies des voies biliaires et auto-immunes et pour 5% des patients ayant connu une insuffisance hépatique aiguë. Les indications relatives aux hépatites B et C sont en diminution du fait de nouvelles molécules antivirales (5% environ).

Les donneurs de greffon (une partie du foie) sont vivants, de moins en moins souvent, ou décédés, plus nombreux. Aux prélèvements après arrêts cardiaques spontanés se sont rajoutés, depuis 2014, les prélèvements après arrêts cardiaques liés à l’arrêt de soins (critère dit de Maastricht III).

L’attribution des greffons est placée sous la responsabilité de l’Agence de la biomédecine qui gère la liste nationale d’attente. Elle a élaboré un outil, le « score Foie » visant à une attribution efficace (usage et survie) et équitable (tout candidat est éligible quelle que soient sa maladie et son lieu d’hospitalisation). La décision finale est néanmoins laissée à l’appréciation des médecins en charge.

Si l’attribution est de « super-urgence » et de priorité nationale pour environ 10% des cas, dans leur majorité le « score Foie » est utilisé. Il prend en compte le type de maladie, la gravité de l’état (principalement via l’indicateur MELD ou « Model for End Stage Liver Disease »), la durée d’attente et la distance entre les sites de prélèvement et de greffe. Tout greffon prélevé sur le territoire national est proposé au score le plus élevé.

Après greffe, le patient se voit prescrit un traitement immunodépresseur à vie afin de minimiser le risque de rejet. La recherche vise à en réduire les effets indésirables affectant la survie des patients et des greffons.

Pour en savoir plus sur la transplantation hépatique, consultez le site du Centre Hépato-Biliaire de l’hôpital Paul-Brousse (AP-HP) .